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Vivant !

Les battements sourds de mon cœur

Sont les tambours de mon bonheur.

Et lorsqu’ils deviennent chamade,

Ils tonnent comme une grenade !

Ils battent bien fort la mesure

Et règlent de mon pas l’allure

Pour une danse si joyeuse,

Le reflet de mon âme heureuse

Qui, portée par un grand Amour

Se languit tant de chaque jour,

Qui donne cette unique chance

De ressentir en abondance

Ce sentiment si merveilleux

De la passion le divin feu.

Car seul l’Amour unit les âmes,

Efface les maux et les drames,

Offre un ciel sans aucun nuage

Et défie le temps et les âges.

Il éclaire les consciences

Et enseigne la tolérance

Et s’épanouit dans le partage

Écrivant les plus belles pages

De toute vie sous sa régence

Rendant si douce l'existence,

Faisant de moi un homme heureux

De sa femme fou amoureux !

 

​Les battements sourds de mon cœur

Traduisent toute ma douleur.

Celle qui torture mon âme,

Qui, à l'enfer et à ses flammes,

Me condamne à perpétuité

À une vie de vacuité.

Les larmes sur mes joues si blêmes,

De cette tristesse l'emblème,

Coulent en un flot continu

De longs sanglots sans retenue,

Qui mettent mon corps au supplice

Pour remplir l'immonde calice

Du désespoir qui se réjouit

De voir une blessure enfouie

Se rouvrir et en abondance

Saigner, m'emportant dans la danse

Où la mort, vile chorégraphe,

Auteure inspirée d’épitaphes

M’invite dans ses tourbillons

Et mon corps devient papillon,

Prisonnier aux fragiles ailes,

Quand la vie s’échappe, chancelle,

Ivresse de l’âme légère,

Attirée par cette lumière

Au bout d’un tunnel éclatant

Si paisible, si rassurant.

 

Dans la joie comme dans la peine,

L'émotion coule dans mes veines

Et, en prodigieux métronome,

Mon cœur de simple mortel, d'homme,

Bat la mesure dans mon corps,

Pour exprimer toujours plus fort

L'émotion pure qui m'étreint,

Qui fait de moi un être humain.

Et même sourds, ces battements

Prouvent que je suis bien vivant !

 

Anthony Majerès, le 16 novembre 2021

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