Les sentiers de la perdition
Lorsque je sillonne ces sentiers très intimes
Que l'on qualifie parfois "de la perdition"
Je ne puis les trouver que grisants et sublimes !
Et quand je m’égare, je suis mon intuition
Qui me mène droit à l'origine du monde
Dont Courbet nous révéla la situation.
Je sens alors un profond désir qui m’inonde,
De voir cette nature en pleine floraison,
Avec quelques buissons ou des haies bien taillées,
Parfois même terre stérile où rien ne pousse,
Ou bien encore une friche à débroussailler
Mais jamais hostile et impénétrable brousse.
Bien caché en contrebas du mont baptisé
En hommage à la belle déesse Vénus
Et proche d’un lieu pas toujours autorisé
Dont le nom évoque la planète Uranus,
On trouve en abondance du plaisir la source,
Un endroit de luxure où le faible se ruine,
Où se meurt la conscience et se vident les bourses
Où la raison se perd sans prendre d’héroïne,
Où s’enfonce l’épine de la jolie rose,
Dont le pistil attire tous les butineurs,
Telle une aiguille nous poussant à l’overdose,
Drogue délicieuse qui donne du bonheur.
Et quand la source devient torrent ou volcan,
Elle détruit toute volonté, rend esclave
Les victimes réjouies prises dans ses tourments,
Qui se consument dans la chaleur de sa lave.
On trouvera, si l’on approfondit encore,
Luther, Russe de son état, gardien du nid
Où se jouent tous les destins par tirage au sort,
Quand sonnent de Fallope les trompes bénies !
Cette escapade osée, près du buisson ardent
N’est bien sûr qu’une lubrique insinuation
De l’endroit où sont gravés les commandements,
De ces voluptueux sentiers de ma perdition !
Anthony Majerès, le 19/01/2016 (alexandrins)