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Point de non-retour ?

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Point de non-retour ?

 

Pauvres de nous, pauvre planète, pauvre monde,

Toujours à la merci de cette bête immonde,

Le profit, nourri par l’argent, maudit poison,

Qui rend fou les hommes, triste malédiction !

Et toutes les armes sont bonnes pour gaver

Un système avide et qui ne peut qu’aggraver

Tous ces fléaux, ces plaies qui déferlent sur Terre,

Qui anéantissent notre fragile Mère,

La Nature, autrefois Déesse vénérée,

De nos jours bafouée et déconsidérée.

Jouant sur ce lien qui nous unissait à elle,

Maintenant si ténu, bien enfoui et frêle,

D’infâmes marchands, sous couvert d’écologie,

Cette doctrine dont ils font l’apologie,

Nous vendent l’image engagée et vertueuse

D’une éco-conduite pour eux si fructueuse !

Car ce miracle que l’on nous fait miroiter,

Censé tous nous sauver, misérables athées,

N’est souvent que poudre aux yeux et fumisterie

N’ayant pour seul but que, odieuse fourberie,

D’augmenter des profits et de beaux bénéfices,

Condamnant notre monde aux tourments, au supplice !

Des voitures propres qui polluent davantage

Avant même que d’être en marche, beau mirage !

Des bio-carburants qui vampirisent les sols,

De quoi faire perdre sa pieuse auréole

À une écologie vitale et nécessaire,

Des machines à fric le vaillant adversaire.

Et ces forêts que l’on rase, belles, primaires,

Origines de la vie, témoins millénaires

Sacrifiés au nom du commerce culinaire,

À qui je décerne des palmes sanguinaires

De la cruauté, de l’aveuglement vénal

Qui dirige ce monde, égoïste, infernal !

Au nom du rendement, on détruit, on décime,

Des espèces jugées inutiles, quel crime !!

Et la politique, censée nous conseiller ?

Quand arrêtera-t-elle enfin de gaspiller

Nos maigres richesses dans tous ces privilèges

Dont nos élus jouissent sans honte, sacrilège !

Verra-t-on un jour de belles idées, des lois,

Défendues avec la même ardeur, même foi,

Que ces intérêts et ce vil goût du pouvoir

Qui motivent tant ceux qui désirent la gloire ?

Pauvres de nous, pauvre planète, pauvre monde !

Arriverons-nous à stopper la bête immonde ?

Puissions-nous ne jamais devoir compter les jours

Qui nous restent avant le point de non-retour !

 

Anthony Majerès, le 1er Janvier 2019 (Alexandrins)

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