Beau
Pour célébrer de tous les amoureux le jour,
Je n’ai hélas à vous offrir que mon Amour,
Soigneusement emballé dans ce long poème
Dont les vers vous clament ô combien je vous aime.
J’ai jadis laissé ma chevelure abondante
Belle, longue et même parfois lourde et pesante,
Pour un crâne bien tondu, à blanc, sans sabot;
Comment pouvez-vous alors me trouver si beau ?
Avec mes cheveux ras, mon visage émacié,
J’espère tant que mon apparence vous sied,
Moi, le tendre époux au physique un peu rugueux
Qui marque les esprits par mes yeux globuleux !
Moi le crapaud par votre baiser transformé
En homme séduisant qui vos sens a charmés !
On peut alors comprendre quel puissant pouvoir
Possède l’Amour car il permet d’entrevoir
Ce qui peut se cacher derrière une façade
Et qui fait que votre coeur batte la chamade !
Il possède aussi le grand pouvoir d’embellir,
De transmuer le laid en beau et d’anoblir
Un visage aimant ou un pauvre corps brisé
En source d'où un ardent désir est puisé !
Aussi, si c’est grâce à ce noble sentiment
Que je puis à vos yeux être le bel amant
Et le mari qui répond à vos idéaux
J’espère demeurer éternellement beau !
Mais la splendeur n’est pas ce qui le plus importe;
Elle peut assurément ouvrir bien des portes
Mais peut hélas conduire par facilité
Sur la voie de l’orgueil et de la fatuité
Et ainsi nuire à l’enrichissement de l’âme,
Ce beau trésor qui en nous allume la flamme,
Qui se construit petit à petit, dans l’effort
Et qui nous nourrit, nous rend tellement plus fort.
Nous sommes de la beauté bien loin des canons,
De sa dictature qui pousse à l’obsession
Mais ne pleurons surtout pas nos imperfections !
Elles ont forgé de notre union la perfection,
Et de notre Amour la grande sincérité
Qui nous condamne à l’absolue fidélité !
Il n’est de sentiments plus précieux et qui durent
Que ceux qui grandissent au fond de deux coeurs purs !
Puissent ces vers vous provoquer quelque émotion
Car ils sont les fruits de ma brûlante passion.
Même si vous voir pleurer me serre le coeur,
Mes remords s’effacent si c’est votre bonheur
Qui fait couler sur vos joues les belles rivières
De ces larmes dont je ne puis être que fier.
Anthony Majerès, le 14 février 2016 (alexandrins)