Rien ne dure
D'après l'oeuvre d'Antoine Josse "Rien ne dure"
Rien ne dure
Dans la grisaille de ma triste vie,
Je n’ai qu’un endroit pour panser mes plaies :
Ce petit banc sous l’arbre où il me plaît
De songer aux choses dont j’ai envie;
Et puis surtout à celles qui me manquent,
Celles que j’ai connues, que j’ai perdues,
Et mes amours qui furent éperdues,
Qui inspirent mon côté saltimbanque.
De mon coeur brisé s’échappent encore
De tendres regrets sur des flots de larmes
Qui restent très présents, qui me désarment,
Qui me rongent et mon âme dévorent.
Mais pourrai-je un jour guérir mes blessures
Cicatriser à l’aide de l’oubli,
Chassant la tristesse qui m’affaiblit
Et qui garde béantes mes fêlures ?
Je ne puis que subir tous ces tourments
En rêvant de sentiments éternels
Mais depuis le péché originel
Vraiment tout se meurt désespérément !
Pourrai-je un jour me faire une raison
Et prendre conscience que tout sur terre
Ne peut être que fugace, éphémère,
Ou bien passager comme les saisons ?
Cet arbre qui abrite mes pensées,
Change à son gré, tantôt vert, tantôt nu
Quand l’hiver et le froid sont revenus
Et flamboyant lorsqu’il est enlacé
Par l’automne qui étend ses couleurs
Sur les paysages, sur la nature,
Nous offrant la plus belle des peintures,
Celle qui me touche tout droit au coeur.
Sur ce vieux banc, je regarde le monde
Qui se transforme, qui hélas décline,
Qui voit son existence, ses racines,
Être envahi par un mal qui l’inonde.
Et si l’unique chose qui perdure
Est ce cycle perpétuel, immuable,
Ne donnant qu’une fin inéluctable
À tout ici bas, c’est que rien ne dure !
Anthony Majerès, le 31/01/2016 (décasyllabe)