Abondance
Ô misère ! Mais qu'est devenu notre monde ?
Toujours si malmené par des êtres immondes.
Je ne pensais pas voir éclater une guerre
De nos jours, pour quelle raison? Sombre mystère !
Ce vil chaos, cette barbarie, cet enfer,
Si proche de nous, à deux pas de nos frontières !
Ce pauvre David qui lutte contre Goliath,
Assailli par un monstre et ses soldats, pirates !
Et cette indifférence honteuse que je vois,
Que je vis, qui provoque en moi grand désarroi,
Dégoût de ne pas me sentir plus concerné,
De ne pas être plus touché et consterné
Par l'odieuse agression d'un tyran belliqueux
De ce président, de ce milliardaire odieux.
Mais ce combat qui peut nous paraître inégal,
Qui déjoue les plans des stratèges à étoiles,
Nous donne une grande leçon par le courage
Et la bravoure d'un peuple face à l'outrage.
Lorsque l'on se coupe des médias anxiogènes
Qui diffusent tout le temps les mêmes rengaines,
Qui ont pour seul fond de commerce notre peur,
Qui donnent à l'intox, aux ragots, vraie valeur,
Alors plus grand-chose ne peut nous rappeler
Qu’on meurt sous les bombes, qu’on doive s’exiler.
Jetés sur les routes et soumis au destin,
Poussés à l’abandon, par de survie l’instinct,
D’une Terre chérie, ô cruel désespoir,
Ils n’ont pour seul dessein et pour unique espoir
De retrouver un monde en paix, doux et serein
Et de retrouver tous leurs proches, saufs et sains.
Est-ce la menace toujours omniprésente
De la contagion, cette angoisse si pesante
Qui accable nos vies depuis plus de trois ans,
Qui a bouleversé tous nos comportements,
Est-ce ce virus qui m’a rendu moins sensible ?
Mon coeur serait-il à présent inaccessible ?
Se serait-il changé en bloc de glace, en pierre ?
Serait-il devenu froid, vide et trop austère ?
Non ! De ce sort je ne veux point et garde ouverte
Cette porte dorée de pudeur recouverte,
Cette voie si sacrée qui conduit à mon âme
Car il continue à battre fort pour ma femme !
Toujours en lui brûle de la passion la flamme,
Et sa part d’amour, à chaque instant il réclame !
Les temps sont durs avec toutes ces pénuries,
Tantôt le carburant, maintenant l’énergie,
Qui, même sans manquer est devenue si chère
Que des industries ou des artisans, amers,
Doivent sitôt cesser, ô tristesse, ô douleur,
Toute activité et parfois vital labeur
Abandonnant le fruit d’une vie de travail
En baissant le rideau, injustes funérailles !
Alors dans ce monde où pour sauver la planète,
On se lance dans des réformes, bille en tête,
En passant, pour des impératifs climatiques,
Au non-polluant, au vert, au tout électrique,
Alors que plane la menace dramatique
(Qui confirme que tout ceci est utopique)
D’un manque d’énergie, calculs exaspérants,
Causant en hiver des coupures de courant !
Et toutes ces terres que l’on tue, stérilise,
Pour fabriquer toutes nos batteries, bêtise !
L’homme ne cessera jamais de me surprendre
Par son absurdité, par son refus d’apprendre
De ses erreurs et de tous ses égarements
Qui pourraient le rendre plus sage, infiniment !
Aussi, mon souhait pour ces années à venir
C’est que la pénurie ne puisse démunir
D’Amour nos coeurs, de joie, de bonheur partagé,
De tendresse et chaleur, pour nos maux soulager !
Bannissons de nos vies toutes nos dépendances
Et cultivons de purs sentiments l’abondance.
Anthony, le 1er janvier 2023 (alexandrins)