Double peine
Pour vous, victime de la violence banale
Celle que l’on tait, si discrète, conjugale,
Celle qui se cache, dissimulée, trompeuse,
Celle dont les victimes sont les plus honteuses.
Ce salaud de mari aux multiples facettes,
En public, époux modèle cachant la bête,
Mais dans l’intimité, bourreau lâche et odieux,
Qui a fait couler tant de larmes de vos yeux,
Ogre sans pitié s’attaquant à vos enfants,
Dévorant leurs âmes, réduisant à néant
Leurs petites vies si fragiles qui vacillent,
Emmurées dans l’infernal secret de famille.
Hélas, il est parfois des actes de survie
Qui peuvent pousser à supprimer une vie.
Mais devant la loi divine et la loi des hommes,
Point de pardon mais un verdict qui vous assomme !
Sortir d’un enfer pour vite entrer dans un autre,
Quelle est donc cette spirale qui est la vôtre,
Qui vous montre martyre mais aussi coupable ?
Ce terrible destin, douloureux, effroyable,
Aura-t-il un jour pour vous un peu de clémence ?
Cette pulsion qui vous poussa à la violence,
Cet éclair dans votre tête, l’électrochoc,
Ce maricide que l’on approuve ou qui choque,
Vous condamna à l’opprobre des accusés
Et aux jugements d’une France divisée.
Du fond de votre cellule, ce purgatoire,
Vous avez pu enfin retrouver de l’espoir
Par un miracle, une grâce présidentielle,
Une miséricorde si providentielle,
Vous offrant ce beau trésor toujours convoité,
En premier dans notre devise : Liberté !
Anthony Majerès, le 05/01/2017
pour la libération de Jacqueline Sauvage (alexandrins)