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Le Cœur

Le cœur, cette machine complexe, fragile,

Revêt bon nombre de symboles point futiles :

Considéré comme le siège de la vie,

Mais aussi du Courage, comme l'écrivit

Dans ses vers célèbres le grand Pierre Corneille.

Ils résonnent en moi, sont issus, ô merveille,

De son œuvre Le Cid  : « Rodrigue, as-tu du cœur ?

Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure ! »

Il représente aussi la générosité,

Lorsqu'il est sur une main pleine de bonté.

Il désigne souvent ce qui se trouve au centre,

Et de nos sentiments, il est bien l'épicentre !

Car c'est le doux foyer qui abrite l'Amour,

Qui anime nos corps, nos âmes chaque jour.

Son battement régulier est signe de vie,

Et lorsqu'il est rapide, il traduit cette envie

D'exprimer par cette chamade son émoi

A l'être aimé, quand tout à coup, on  l'aperçoit !

Il est cette noble cible de Cupidon,

Qui s'embrase pour nous pousser vers l'abandon

Quand, touchée par la flèche ardente décochée,

Toute résistance, même face au bûcher,

Est vaine et nous plongeons alors dans ce brasier

Que sont les sentiments de passion éprouvés.

Y-a-t-il plus belle et plus précieuse émotion

Contenue dans cet écrin de palpitations ?

Refuge des sentiments les plus violents,

Gardien de la pureté, des pires tourments,

Tantôt Amour et tantôt tout empli de haine,

Tantôt joie, tantôt quand il saigne, grande peine!

Et ces deux sens pourtant tellement opposés,

Partagent ce Sanctuaire et sont exposés

Là, côte à côte, sur le même autel sacré,

Tout au fond de nous, si profondément ancré.

Imposant son tempo, rythmant notre existence

En grand chef d'orchestre, il montre son influence,

Son pouvoir sur nos pauvres corps et nos esprits,

Nous faisant sombrer ou, quand nous sommes épris,

Nous transportant au sommet de monts extatiques !

Car seul l'Amour détient ce pouvoir fantastique,

Celui de pardonner même au pire ennemi,

Et celui de surmonter même l'infamie.

Au fond de nous, ce trésor rouge et palpitant

Renferme  tant de choses, est si important,

Qu'il est bon de l'ouvrir, d'en partager l'essence,

Pour que soit bannie à jamais l'indifférence.

 

Anthony Majerès, le 13 Mai 2009 (alexandrins)

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