Mourir en silence
Quel cauchemar que cette image si horrible
De ce tout petit corps à l’agonie, terrible,
Cette petite âme dont la flamme vacille
Que la douleur, la famine recroquevillent.
Il retient son dernier souffle, il n’est plus qu’une ombre,
Et dès sa naissance, son destin fut si sombre !
Parce qu’il est né sans doute au mauvais endroit,
Là où sa pauvre vie n’a ni valeur, ni droit !
Et à bout de force, il va s’éteindre en silence,
Si seul et anonyme, dans l’indifférence,
Car de nos jours, on veut renier cette souffrance
Et tout ce qui peut donner mauvaise conscience.
Alors on détourne les yeux pour ne pas voir,
On bouche nos oreilles pour ne pas savoir
Que la faim continue son oeuvre bien funeste,
S'abattant sur les plus pauvres comme une peste,
Aidée par le chaos engendré par la guerre
Qui sévit encore et toujours sur notre Terre,
Au nom d’un Dieu ou par simple cupidité
Qui pousse au meurtre par coupable avidité.
Les innocents continuent dans l’indifférence
À mourir de faim dans un terrible silence !
Anthony Majerès, le 01/08/2016 (alexandrins)