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La Lune

Alors que le jour laisse sa place à la nuit,

Un astre d’opale apparaît et lui succède.

Sa lumière arrache des ténèbres celui

Qui, émerveillé, à son envoûtement cède.

 

Son halo d'or, tel un filtre, rend tout différent

Et quand elle se pare d'une écharpe de brume,

Du voile de mystère d'un nuage blanc,

Les anciennes peurs se réveillent et nous consument.

 

Alors qu'elle rend souvent les nuits moins profondes,

Elle efface les couleurs, engendre des ombres,

Redonne vie aux vieilles légendes et inonde

Les esprits faibles d'une grande terreur sombre.

 

Lorsqu'elle est pleine c'est le moment, le signal

Pour tous les monstres qui attendent dans leur antre,

L'heure pour déverser leur cruauté fatale

Et remplir d'âmes pures leurs monstrueux ventres !

 

C'est sans aucun doute des croyances la pire,

Or, son cycle est celui de la fécondité,

De sa course tant de calendriers s'inspirent,

Sa rondeur est symbole de féminité !

 

Bannir de nos pensées ces funestes histoires

Pour que la lune n'ait plus jamais à souffrir

De cette réputation qui nuit à sa gloire,

Est la raison qui ce soir me pousse à écrire.

 

 

Anthony Majerès, le 6 Mars 2008  (alexandrins)

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