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Frontières

Le Printemps des poètes.jpg

Frontières

 

Des sentiments :

 

Dans les sentiments, les frontières sont ténues

Et la confusion peut égarer l’ingénue.

L’amour ne serait-il pas proche du désir

Exacerbé par le bel attrait du plaisir ?

N’est-il point possible de confondre des larmes,

Celles de joie, qui nous surprennent, nous désarment,

Avec celles de la tristesse qui abondent

Lorsque l’âme est brisée, déchirée, moribonde ?

Peut-on distinguer la folie de la passion,

L’une menant parfois à cette autre émotion ?

 

Du savoir :

 

Limites fixées par l'esprit domestiqué

Ces oeillères donnant une vue étriquée 

D'un univers presque méconnu, mystérieux

Que la science veut, par un besoin impérieux,

En percer les secrets, dévoiler les arcanes.

Mais sans mystère aucun, la magie meurt, se fane.

 

Géographiques :

 

Présentes partout, du visible au plus abstrait,

Dans les consciences ou sur une carte un trait,

Parfois limites à ne surtout pas franchir

Des terres convoitées où l’on peut s’enrichir.

Rêve d’Eldorado derrière des hauts murs

Érigés autour d’un pays, comme une armure.

Naturelles comme ces si hautes montagnes

Que c'est vraie victoire sur la vie que l'on gagne

D'en gravir les flancs nus avec force, avec rage,

D'en gagner les sommets qui percent les nuages.

Délimités par un fleuve ou un océan,

Par un désert aride ou un gouffre béant,

Mêlant de l’arbitraire à la géographie,

La vile convoitise à la topographie,

Les territoires se sont ainsi dessinés

Bouleversant parfois de pauvres destinées.

Âprement défendues face aux génocidaires 

Qui ne rêvent que d’or, ô bourreaux sanguinaires,

Par de braves soldats terrassés par la guerre

Courageux comme ceux tombés au front hier.

Peut-on imaginer qu'aujourd'hui, à nos portes,

Un fou envahisse par ses noires cohortes

Un pays voisin par pure cupidité

Semant la mort et ce, en toute impunité ?

Et nos frontières qui sont parfois hermétiques 

Face à ces nuages radioactifs, chimiques,

Nous gardant des poisons, de l’air vicié, impur

Des pays voisins qui au charbon noir carburent.

Elles ont, semble-t-il, un pouvoir miraculeux

Et montent sans doute très haut dans les cieux !

Mais les frontières sont pour le monde des plaies,

Des cicatrices que les hommes lui ont fait

À se partager la terre, la démembrer,

Et dans un chaos de mort, la faire sombrer.

Bannissons-les toutes et soyons citoyens 

De notre planète, soyons ses preux gardiens.

Défendons la mère nourricière avec force,

Notre belle Terre, du noyau à l'écorce.

Rêvons d'une seule Nation : L'humanité !

Avec ces deux valeurs : Partage, Égalité.

 

Anthony Majerès, le 21/03/2023 (alexandrins) pour le Printemps des Poètes de la ville de Nangis.

 

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