top of page

Dessin

Quel macabre début d’année, quelle tristesse !

Au lieu que chacun exprime sa joie, la liesse,

C’est dans le deuil engendré par l’intolérance

Que nous sommes plongés avec tant de violence !

 

Les enfants de Charlie sont devenus martyrs

Pour cette liberté qu’on veut anéantir,

Lâchement abattus par des esprits étroits,

Vides de pensées, vils pantins semant l'effroi.

 

Quel est ce monde où l'on périt pour un dessin ?

Et vous, les juges cruels, quels sont vos desseins ?

Assombrir le monde en dictant de folles lois,

Faire régner la terreur au nom d’une foi ?

 

Cette guerre aveugle et sourde sème la mort

Là où des psaumes scandés, tels des mauvais sorts,

Sont propagés par de funestes messagers,

Détournant les écrits afin de fustiger

 

Tous ceux qui ne se soumettent pas corps et âme,

A des règles venues d’un autre âge et infâmes,

Faisant peser sur tous les impies la sentence

D’une fin des plus atroce ! Quelle démence !

 

Pauvre Monde où l'on massacre pour un dessin !

Et même si les martyrs n’étaient pas des Saints,

C’est un peu notre patrimoine qu’on a tué !

De leur esprit on ne pourra nous destituer !!!

 

Habiles prophètes, jardiniers de la haine,

Vous cultivez la barbarie sans trop de peine

Car votre terreau est la peur et l’ignorance

Et vous faites foi de bien anciennes croyances !

 

Des champs de bataille, sinistres moissonneurs,

Vous récoltez la désolation, le malheur,

Vous n’éprouvez de plaisir que dans la terreur

Et n’avez cure de vos frères qui se meurent ?

 

Pauvre Monde où l'on déclenche avec un dessin

Vagues de violence et puis actes assassins !

N’attendons plus de pleurer de chers disparus

Pour communier sur les places et dans les rues.

 

Dans ce malheur, afin d’exorciser l’outrage,

Un élan de fraternité et de partage

A envahi tous les cœurs de chagrin si lourds,

Répondant au glaive sanglant par de l’Amour.

 

Alors puisse ce sentiment de communion,

De paix fraternelle être notre religion,

Et puisse-t-il perdurer longtemps et apaiser

Les âmes perdues, seules, les âmes brisées.

 

Puisse ce monde où l'on périt pour un dessin,

Être comme l’Eden, de la vie le bassin,

Et la paix et l’amour notre seule vraie loi !

Contre le chaos, y-a-t-il meilleure voie ?

 

 

Anthony Majerès, le 30 Janvier 2015 (alexandrins)                                                                       

bottom of page